>Thomas Tilly/le Cébron, statics and sowers (Aussenraum)< Vital Weekly, 2014 On side A we find 'Le Cebron', which is all about the crushing of ice and 'apart from a slight equalization no electronic modification has been done', which is again not easy to believe. However it says also 'composed', so no doubt Tilly has been layering various events together, which perhaps counts for the electronic sounding music. This is another great piece. Especially the way it opens with the breaking of ice on a number of different levels works really fine. Over the course of the piece it seems to be dying out and it disappears, just like ice disappears when summer is coming. It's all a matter of having a pair of great microphones and the ability to choose the right location to make your recordings and selecting those to create a piece. Simple? I don't think so. This is perhaps one of the best of Tilly's works. On the side there is 'Statics And Sowers (For Zbigniew Karkowski)', and this is the first work, which actually uses something else than field recordings. Here it is the recordings beehives and electric circuits (mixing boards with feedback). I am not sure why, but among all these pieces, this seems to be the weakest. In most of his pieces Tilly works with a minimal amount of sound information to a maximum extent, but here the recordings of the beehives (which sound like beehives, unlike many other Tilly field recordings) don't seem to be mixing very well with slightly deep drone like sound matter from those resonating mixing boards picked up with a trans inducer. It's quite minimal too, but perhaps too 'easy' to make and the maximum output seems to be lacking. A lof of music from Tilly, with most of them being very good. FdW Improv sphère, 2014 Thomas Tilly ne s'intéresse qu'aux sons naturels, en tout cas, au sein de ses enregistrements publiés. De tout ce que j'ai entendu, depuis les prises de sons hydrophoniques jusqu'à celles en forêt tropicale, en passant également par des prises de son au bord d'un lac français et de ruches d'abeilles, comme on peut en trouver sur un vinyle également publié cette année par le label aussenraum, et intitulé Le Cébron / Statics and sowers, il n'y avait que des enregistrements en milieu naturel - hormis sa collaboration avec Jean-Luc Guionnet (qui, par ailleurs a réalisé les dessins de la pochette de ce dernier vinyle), qui n'est pas une œuvre de field recording. Le Cébron est le nom du lac où la première pièce a été enregistrée, un lac français au bord duquel Thomas Tilly et quelques personnes ont manipulé de la glace. C'est aussi le nom de cette pièce sous-titrée Musique concrète du dehors. Car tout donne l'impression d'entendre des manipulations électroniques d'enregistrements, et pourtant non. Encore une fois, pas d'édition, pas de traitement électronique, hormis une équalisation. Thomas Tilly, j'imagine, a su bien coordonner la manipulation de la glace pour obtenir des sons vraiment étonnants, et proches de la musique électronique. Mais il a également su choisir ces enregistrements et les assembler de manière à faire une sorte de suite qui va decrescendo, une suite avec de moins en moins de volume et de plus en plus d'espace, qui prend également en compte le bruit de l'air sans qu'il soit réellement présent, et se place dans une atmosphère et un territoire sonore vraiment originaux. Quant à Statics and sowers, dédicacée à Karkowski, il s'agit ici d'un mélange d'enregistrements de ruches et de tables de mixage en larsen. Les sources sont donc multiples, et se distinguent clairement. Je ne sais pas si Thomas Tilly a décidé de rajouter du larsen pour l'hommage à Karkowski, ou s'il était seulement attiré par la ressemblance qu'on peut trouver entre le son des ruches et les parasites des tables de mixage. En tout cas, cette deuxième pièce, pour ce qui est des prises de son, est tout aussi épurée et redondante que la première, tout aussi riche aussi. L'ajout d'électroniques met du mouvement et de la profondeur aux enregistrements, et permet d'élaborer un dialogue entre deux milieux qu'on aurait jamais imaginé voir se rencontrer... En tout cas, Thomas Tilly démontre encore une fois qu'en adoptant une posture instrumentale lors de la prise de son et une posture de compositeur lors du choix des prises, de leur assemblage et de leur mixage, on peut faire résonner le monde tout autrement sans le modifier, on peut le transformer en musique sans le traiter. Avec de la patience et du travail, tout semble pouvoir devenir musique, tout l'environnement sonore semble être potentiellement musical. Zones d'activité humaine quotidienne ou industrielle, zone naturelle peuplée par des animaux ou non, zones d'activité de certaines espèces, cours d'eau, aéroport, zone urbaine désaffectée, etc. la diversité offerte par le monde semble être une source inépuisable d'un côté. Mais de l'autre côté, le plus vertigineux, c'est certainement la créativité des artistes et la faculté d'approcher le monde d'autant de manières différentes que de personnalités presque. Si la source des musiciens et leur volonté sont les mêmes (utiliser l’environnement sonore pour faire de la musique), les approches différentes créent autant de mondes sonores et de mondes musicaux qu'il y a de manière d'aborder le field-recording. Autant d'esthétiques possibles et de transformations du monde ou de la musique, toute la richesse de cette pratique vient de cette confrontation entre la manière d'aborder l'enregistrement, celle de considérer la musique, et la manière dont on concilie les deux. Julien héraud
Just outside, 2014 Fitting, I suppose, that a record, half of which chronicles the shattering of ice, should be pressed on clear plastic. Side One documents said breakage, recorded on the shores of Lake Cébron in France, ably assisted by a trio of shatterers. The combined crackling sound of the destructive process necessarily includes the sense of watery ambiance, a lovely combination. Tilly maintains that, apart from a "slight equalization no electronic modification has been done" which makes the sounds all the more astonishing, seeming, as many of them do, to have been culled from an elaborate and dense bit of INA GRM-y software. There's a minimal sense of the surrounding air, much more of a feeling of being right at ice level, inches away from the action. The piece has clearly been composed and it flows, bumps and all, very well, a natural sounding cascade of shards."Statics and sowers" involves beehives and electronics, and is roughly divided into three sections. The apiaries come first, an intense and just slightly creepy horde of buzzes near and far; fine depth here and more than a little uncomfortable. Quite abruptly, the bees are sharing the stage with a swathe of electronics (perhaps bee-sourced, hard for me to tell). A loud static charge all but submerges them as the music moves into a multi-layered, throbbing drone (pun intended). I found this portion less interesting, the general sound a bit too much like any number of drone works. But matters are redeemed a few minutes from the end when another harsh shift reintroduces the hive, but dimly, embedded in static fragments and barely contained feedback. This somehow comes across as very disturbing, not sure why. But it's an effective end for a very interesting venture. Worth hearing. The field reporter, 2014 I like surfaces. They make things what they are and without them we can’t have depths, because to be deep is to be a long way from the surface in a downward direction, and we need a point to measure from. Surfaces are boundaries between different states of being. The ice on a frozen lake is solid and it divides the gas above and the liquid below and it glints in the winter light and it creaks as the wind buffets it. A closer listen, 2014 Summer and winter rest on opposite sides of opaque vinyl like opposing hemispheres. Need to cool down? Try Side A. Shivering? Flip to Side B. There’s always different weather somewhere, and le Cébron / Statics and sowers is a reminder that each season has its turn.On the surface (pun intended), each side boasts a central theme: ice on Side A, bees on Side B. Yet each also yields a separate fascination. In “le Cébron”, it’s what’s going on above and around the lake: birds, planes, the sound of distant traffic. Contrary to popular belief, the world does not stand still, even when frozen. Thomas Tilly traveled to the frozen lake with three friends and a fun proposition: you smash the ice, I’ll record it. This is the natural extension of a childlike glee; those raised in colder climes likely have their own memories of smashing ice on lakes. But it’s more than just the joy of harmless destruction (although one wonders at the sound of sirens midway; did someone report the quartet?). Tilly’s interest lies in the unique resonances produced by ice and the boundaries of ice, from thimbles of sound to cascades. Different temperatures produce different frequencies; different thicknesses produce different timbres. In short, one cannot hear these sounds anywhere but the areas in and around frozen water: the sound of ice skittering across ice, the echoes of air bubbles frozen then freed. Le son du grisli, 2014 Le disque porte les noms de deux ouvrages achevés récemment par le phonographe Thomas Tilly : Le Cébron (musique concrète du dehors) à trouver en première face, Statics and Sowers (for Zbigniew Karkowski) en seconde. Avec deux comparses, Tilly est donc allé remuer la glace qui recouvrait un jour le lac du Cébron pour composer ensuite avec les sons collectés. C’est un lac entier qu’il a ainsi transféré en bâton de pluie, et qui lentement tombe à chaque retournement. Dans sa chute, il chuinte, crépite et emporte jusqu’au souvenir de ce qu’il était. Avec la même prévenance, certes obligée davantage, Tilly approcha quelques ruches pour faire chanter l’abeille – tradition venant de la poésie orientale, si l'on en croit Graeme Revell –, et la faire converser avec une table de mixage en feedback. S’agit-il pour la nature et la technique de cohabiter, sinon de rivaliser ? Si l’on se demande lequel de l’abeille, de la machine ou de Tilly bourdonne, on peinera à identifier celui des trois qui parvient à établir le contact au fil d’une construction sonore en tous points remarquable. Neural, 2014 This release is a refined edition and a rarity for collectors: a 180g transparent vinyl, whose artwork and customised centre have been designed by Jean-Luc Guionnet, an artist with a taste for improvisation (in both music and painting). The latest album by Thomas Tilly, a French sound artist who loves field recordings and dense electronic elaborations, presents two different compositions: ‘Le Cébron’ and ‘Statics and sowers’. The first track is based on captures made near a frozen lake, while the second combines recordings from beehives and mixer feedback. Tilly is a field recordist, but he also likes to work on tape music compositions and improvisation, a style that could be defined as noise, with his “tastes” clearly manifested in the audio captures he presents. Textures created out of the sounds of ice breaking have a grainy, pointillist quality. These are combined with unclear background noises that stretch over a large frequency range. The swarming of bees in the second track produces some very interesting vibrations. It may be pointed out that this is not the first time that glaciers and bees have been the subject of sound research, but originality in the choice of subjects is not the only criteria by which to judge experimentations of this kind. This project is coherent, skilfully executed and engaging. Apart from a few irritating passages the album follows a delicate path, climaxing in the middle part of the second tune with quick, incessant feedback loops. A great production that will certainly appeal to lovers of this genre. |
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>Thomas Tilly/Script Geometry (Aposiopese)< Revue & corrigée, 2015 Le Script Geometry de Thomas Tilly est la résultante d'un projet au long cours mené conjointement avec le Confort Moderne, Jazz à Poitiers et le Lieu Multiple. Une synthèse de cette boucle commencée en 2013 après des premiers contacts avec le CNRS amazonien des Nouragues (Guyane), pour un projet d'allers et retours entre enregistrements in situ en résidence pour restitution. Un vrai projet, un vrai travail, travail sur soi aussi : détermination, engagement total, pour une musique totale. "Envisager la forêt comme une ville" : tout est mis en oeuvre dans le processus d'enregistrement pour mener à bien ce postulat. J'aime ce questionnement du "pourquoi je vais enregistrer aujourd'hui, et dans quel but ?". Thomas répond à ces questions de fort belle manière. Les prises de sons sont retravaillées minutieusement. Juste ce qu'il faut pour appuyer le fait qu'un environnement tel que l'Amazonie, aussi hostile qu'il soit pour nous occidentaux, est aussi musicalité. Quand je vous parlais d'engagement total. Une musicalité faite de signaux ouverts, de sensations d'apaisement verticaux, de nuits moites, de bulles acoustiques proches de la bioacoustique - ce que défend justement très bien Thomas Tilly. Un objet magnifique, double LP et CD, des prises brutes(un peu dures à écouter parfois sur la longueur, ce qui renforce et justifie son travail de faibles traitements dans la finesse), qui formule parfaitement bien l'aboutissement de son approche du matériau. Feardrop, 2015 Il est fréquent, et même inévitable, que les créations humaines, et jusqu’à leurs plus complexes organisations, soient comparées à ce que l’on trouve de plus analogue dans la nature par similitude scientifique ou par métaphore poétique ; on dira d’une entreprise qu’elle est une fourmilière, d’une maison qu’elle est un antre. Mais le retour de cette expérience est bien plus rare. C’est ce qu’a souhaité faire Thomas Tilly (Tô) dans ce travail spécifique autour de la forêt. Un tel ensemble naturel, ou considéré comme tel, aussi transformé par la gestion de l’homme qu’il soit devenu, représente aux yeux de tous une matrice, cet entrelacs mystérieux d’où est sorti l’ancêtre préhistorique et où retourne le « rebelle » lorsqu’il a « recours aux forêts ». The Sound Projector, 2015 Obtuses Angles Script Geometry (APOSIOPÈSE 09) is a generous collection of field recordings made by Thomas Tilly, notable for his impressive recordings of water beetles in a castle moat in France in 2009 on Cables & Signs. For this release he did it in French Guiana in the middle of a tropical rain forest, focussing mainly on animal communications – birds, insects, and frogs. But he was also after something less obvious with his powerful microphones, namely “the inaudible that exists in the ultrasonic spectrum”. Accordingly, much of the sound art on this set is dense, intensive studies of continuous low-level sounds, which occasionally break out into alarming, almost alien sounds – clacks, creak, twitters and barks – the eerie language of the animal and insect and avian kingdoms, plotting our downfall as they confer in their secret conspiracies using strange tongues. Tilly also considers that there is a meaningful bond between nature recordings and electronic music, something he is keen to exploit and explore; it may even go beyond a superficial sonic resemblance. Matter of fact the water beetles on that previous recordings were often mistaken by many listeners for programmed and manipulated digital sounds. It may be our fault. Due to our modern-day conditioning, it seems we urban types can’t help mishearing natural sounds as doorbells, mobile phones, computers or other technology-based objects that we’re more familiar with. What begins as an analogy for Tilly is gradually turning into a methodology, as he describes “taking these sounds out of their context and rearranging them as we would patch cables on a synthesizer.” Script Geometry isn’t all done that way, though; it in fact contains a very varied mix of untreated field recordings – identified by the creator under the broad term “phonography” – and compositions, where editing and mixing (and sometimes filtering) was allowed. Presumably it is on the compositions, for example the long pieces ‘Crossroads, phasing’ and ‘Crossroads, nodes’, where Tilly is applying his “patch cables on a synthesizer” approach. For the former type, there is a concern with purity and unadulterated content, and he stresses that “no electronic treatment has been added to these recordings other than a low cut filter and a light EQ mix”. In short if you want to hear wildlife performing in ways that are almost indistinguishable from synthesised electronic music, then this is the record for you. Also noteworthy is Mélanie Bourgoin‘s artwork. It’s possible to read the image as a stylised bird’s head, dipping its beak into a stylised stream. But the shapes also resemble reels of magnetic tape, and the concentric circles recall the grooves of a vinyl record. She probably used computer-assisted drawing to achieve this high degree of geometric precision, but I would say it’s rare that we get a cover image that’s in such direct sympathy with the album, interpreting and iluminating it appropriately. Arrived 28 April 2014; available as a double-LP or CD set. Further information about the whole project here. Souffle Continu, 2014 ’Cet enregistrement est le fruit du travail de Thomas Tilly sur les stations du CNRS au Nouragues, une réserve naturelle de forêt primaire située au cœur de la Guyane. Une rencontre avec une nature sauvage, parfois hostile, et toujours vivante ! Et évidemment une activité sonore hallucinante. Aussi palpitant qu’un disque de Chris Watson.’’ Improsphère, 2014 Avec Thomas Tilly, c’est encore une toute autre manière de travailler la matière environnementale, comme le montre un de ses derniers disques en solo, le superbe Script Geometry, un double LP plus un CD publiés par le label Aposiopèse. De la prise de son au montage, cet artiste nantais considère tout le processus de création comme un acte musical. Il ne s’agit d’enregistrer le premier environnement donné et de se dire qu’on pourra bien en faire quelque chose à un moment. C’est ce que laissent ressentir ces enregistrements réalisés en Guyane française en tout cas. Pour Thomas Tilly, l’environnement sonore semble bien être une sorte de matériau sonore, quelque de pas encore musical, mais déjà modelé d’une certaine manière, et qui ne redemande donc pas forcément un travail d’arrangement et de déformation comme dans la musique concrète. Le matériau sonore que forment le monde et l’environnement sont des données qui ont déjà leur propre forme. Cela ne veut pas dire qu’il ne demande pas être travaillé, cela laisse seulement penser que le monde possède sa propre beauté, sa propre musicalité, mais qu’il reste encore à la découvrir et la mettre en forme pour la mettre en valeur. Si Thomas Tilly ne travaille que très peu ses prises de son, il n’utilise aucun effet électronique et équalise seulement ses enregistrements, en leur appliquant au maximum un léger filtre des fréquences basses en plus, le travail effectué est tout de même considérable. Pour ce disque, Thomas Tilly a passé un mois a enregistré une zone de biodiversité en forêt tropicale guyanaise. Un mois, jour et nuit, à accumuler des prises de sons classiques, mais également des prises de sons ultrasoniques pour mieux capturer la présence des communications animales notamment. Le travail d’enregistrement est déjà monumental, comme le laisse penser le CD présent dans cet album. Il s’agit ici d’une seule pièce d’une heure qui «documente» l’environnement sonore guyanais sur une longue durée. Un long enregistrement beau pour son exotisme peut-être, mais surtout pour sa simplicité et son minimalisme. Sur les deux vinyles par contre, il s’agit de pièces plus courtes, entre 1 et 15 minutes, des pièces parfois mixées et éditées, parfois de simples phonographies, ou une superposition de phonographies sans édition. A vrai dire, c’est assez difficile de distinguer ce qui est mixé de ce qui ne l’est pas, puisque le travail de composition semble s’accomplir dès la prise de son, à travers le choix de micros, la situation géographique, l’orientation, etc. En tout cas, avec cette matière plutôt brute, Thomas Tilly a su composer neuf pièces avec des couleurs propres, une ambiance spécifique, une atmosphère singulière, etc. Il est parvenu a véritablement composer de la musique avec le bruit du monde, à créer une architecture sonore magnifique pour ses textures, pour ses constructions, pour ses dynamiques. Et il y est parvenu car il manipule les micros comme un instrumentiste, dans une attitude et une posture proprement musicales, et car il sait choisir et manipuler ces prises de sons comme un compositeur. Ce n’est pas que du bruit, ce n’est pas que du field-recording, c’est de la musique, et de la bonne musique. Vital Weekly, 2014 You will have to believe me when I state that both these releases came in the same week. I usually don’t tend to investigate what’s coming and saves things up to lump ‘m into one review. One is ‘just’ a LP and the other one is quite a massive packaging from field recordist Thomas Tilly. A double LP and a CDR of the source material. For this work he went to the Nourages scientific research station in French Guiana, in the middle of the rain forest. For thirty days he recorded sounds with an emphasis on animal communications, some of these using ultra sonic translators. ‘No electronic treatment has been added to these recordings other than a low cut filter and a light EQ mix’ it says on the cover and we have to believe that, sometimes hard as it is. However some of the recordings are overlaying each other so a more dense pattern arises, and the chirping of insects that is already a bit electronically sounding are emphasized, such as in the opening piece, ‘At Night, Mass’. The pieces on this record shift back and forth between untreated - as ‘no mixing, no editing’ - and ‘composition, classic and ultrasonic recordings. Mixing and editing’, and especially those pieces, say ‘Crossroad, nodes’ have a highly electronic feel to them. A very minimal piece of electronic music, almost like a modular synthesizer piece, but maybe a bit less organised, following the more chaotic patterns of the nature sounds. I thought this was a great record. Very much originating in the world of field recordings, but then, the result, from an entirely different kind of planet. ‘Unidentified Insects Colony’ is almost like The Haters ripping paper and doesn’t sound like an unidentifiedd insects colony at all. A truly fascinating work of which the hour long CDR is a nice bonus. Maybe something for the die-hards I guess, but it makes the package all the more complete. Métamkine, 2014 Les habitués de Metamkine connaissent le travail de Thomas Tilly, sous son nom ou sous celui de Tô. Adepte d’une part de l’improvisation bruitiste avec micros, haut-parleurs et surfaces amplifiées au sein de L’échelle de Mohs, il travaille seul avec le microphone et ses oreilles plongé dans un environnement sonore et sa confrontation avec l’espace. Son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique. Durant le mois de Mars 2013, Thomas Tilly est parti travailler sur les stations du CNRS au Nouragues, une réserve naturelle de forêt primaire située au cœur de la Guyane. Une rencontre avec une nature sauvage, parfois hostile, et toujours vivante ! Et évidemment une activité sonore hallucinante. Dans ce projet, Thomas Tilly tente d’aborder ‘ces environnements sonores naturels comme des ensembles connectés, complexes, dans lesquels l’oreille humaine trouvera une analogie étonnante avec la musique électronique. Script geometry propose une écoute sensible et engagée de phénomènes sonores inattendus, affirmant la subjectivité de la pratique du microphone comme le véhicule d’une forme de musique expérimentale’. Tout simplement excellent ! Le son du grisli, 2014 Sur Script Geometry, Tilly agence cette fois des enregistrements réalisés en Amazonie guyanaise – la forêt y grouille en effet d’animaux aptes au dialogue. Si l’on soupçonne quelques particules de synthèse dans l’atmosphère en balancement que Tilly donne à entendre tel quel ou édite avec savoir-faire, la faune y chante (fière ou en toute discrétion) bel et bien, toujours. Monsieur délire, 2014 Aposiopèse a publié un gros projet du phonographiste Thomas Tilly, qui a passé un mois à faire des enregistrements en Amazonie guyanaise. Script Geometry prend la forme d’un vinyle double accompagné d’un CD (j’ai eu droit à des transferts sur CDr accompagnés d’un livret complet). Sur les vinyles: une sélection d’enregistrements ordinaires et ultrasoniques présentés parfois à l’état brut, parfois sous forme de compositions, le tout bien identifié. Les prises de son sont splendides, les univers présentés complexes et fascinants. Je préfère les deux morceaux composés, particulièrement “Crossroads, phasing”, où Tilly bâtit une masse très vivante à partir de ses trésors sonores. Et dans “La grotte parfum” on a droit à un combiné prise ordinaire et prise ultrasonique qui restitue le spectre complet de la vie qui bat. Le CD, lui, propose une prise de son nocturne d’un heure à l’état brut qui sert de point de référence pour l’environnement qu’a sillonné Tilly pendant un mois. Un travail très solide. À l’écoute de ce matériel, pas sûr que je m’aventurerais seul dans la forêt amazonienne à la nuit tombée. A closer listen, 2014 The track seems to be a natural outgrowth of Tilly’s Script Geometry, released concurrently on Aposiopèse, especially the piece “Unidentified Insects Colony”. On that album, Tilly treated his rain forest recordings as “synthetic sounds”. When describing his work, the sound artist wrote that something in the forest “sounded like electronic noise”, although the opposite is more accurate. Loop, 2014 Thomas Tilly is a French sound artist who is based in Nantes working in the field of concrète music, phonography and field recordings. Since 2001 he has released 10 albums on independent labels like Fissür, Circum-Disc, Aussenraum and Aposiopèse, among others imprints. ‘Script geometry’ originally released on vinyl and 3xCD’s is composition based in field recordings that took place in March 2013 in the Nourages scientific research station in French Guiana, This station is responsible for investigating tropical forests and their biodiversity. Thomas Tilly stayed there 30 days and 30 nights as an artist-in-residency programme, capturing the sounds of the environment and wildlife of this place. Some of the sounds are perceptible but others are virtually inaudible and none of them were electronically treated. Thomas Tilly makes us part of an unknown world, with little human intervention, a virgin and natural territory in preservation with unexpected animals captured by sophisticated microphones. CNRS Guyane, 2013 Thomas Tilly est un artiste sonore. Il séjourne actuellement sur la station des Nouragues pour la réalisation du projet artistique Script Geometry autour de la musicalité de l’environnement naturel. Mélodie du compost La performance artistique de Thomas Tilly réside ensuite dans sa manière de redistribuer ces sons, qui tout en conservant leur caractère original se retrouvent agencés - «spatialisés» - afin de sculpter ce que l’artiste décrit comme «un paysage sonore». Les pièces sonores de Thomas Tilly se visitent dans le noir, assis ou allongé. Il faut se laisser transporter sans à priori dans cette aventure artistique qui réserve quelques surprises. Une démonstration sur la station, un soir aux Nouragues, met en appétit avec d’étranges sonorités de broyage ou de frottements. C’est difficile à identifier. L’artiste nous apprend qu’il s’agit de la douce mélodie du compost en décomposition. Soupçonnerait-on une telle vie entre les épluchures de pommes de terre et autres reliefs de repas ? 4against4.com, 2014 Cage’s inclusion of natural sounds as musical entities finds a resonance in Script Geometry, the striking new double album from French sound artist Thomas Tilly, out now on the Aposiopèse label. Tilly’s starting point is a collection of field recordings made over the course of a month spent in the tropical rainforest of French Guiana. He describes how he “listened to and captured the sound environment with an emphasis on animal communications, those which are perceptible to the human ear, but also the inaudible that exist in the ultrasonic spectrum”. These recordings are presented in two ways, the first of which is overtly hands-off, Tilly allowing them to speak for themselves in a raw state, without editing or mixing. But far more impressive are the several pieces Tilly composes using these recordings, mixing & layering them into awesome vistas of sound. Sometimes (as in the opening track, ‘At night, mass’) this appears at first hearing to result in cacophony, but gradually one realises there’s a huge sense of perspective, enabling listening at different ‘depths’, so to speak. Another composition, ‘Crossroads, phasing’, challenges the instinct (for both recordist & listener) to move on from a seemingly unchanging sound, but persistence is rewarded, as the soundworld is constantly in flux; furthermore, this track powerfully conveys the heat of Tilly’s environment, practically conjuring up humidity. An engrossing album, it’s crowned with a one-hour untouched ‘reference recording’ that opens a large-scale window on the epic panorama of the rainforest. Aposiopèse have spared nothing in presentation: Script Geometry is available as a sumptuous double-vinyl set (cut by none other than Rashad Becker) with the reference recording on an accompanying CD; for the turntabley-challenged, there’s a lossless digital edition also available. Subjectivisten.nl, 2014 Thomas Tilly is een artiest die werkt met veldopnames. Na al eerder de CD Cables & Signs (Ten Underwater Field-Recordings) (Fissür, 2010) te hebben gehoord was ik wel erg benieuwd naar deze dubbel LP + CD. En het wachten tot dat deze hier belande was zeker de moeite waard want dit is toch wel een hele bijzondere zit. Tilly werkt op deze plaat met geluiden opgenomen in de oerwouden van Frans Guinea, welke hij soms onbewerkt dan weer totaal bewerkt laat horen. De geluiden van vogels, insecten en wat passeren de revue, soms geheel uit verband getrokken, daarna weer helemaal puur. Op de twee platen horen we bewerkte selecties terug en op de CD vinden we referentie materiaal om een beeld te geven hoe het oerwoud puur klinkt. Tileskopio, 2014 με τη δουλειά του thomas tilly δεν είχα ασχοληθεί ιδιαίτερα. ίσως γιατί πριν απο μερικά χρόνια ένα απο τα cdr του στην εταιρεία του fissur δε με είχαν τραβήξει ιδιαίτερα παρά τα εγκωμιαστικά λόγια που είχε λάβει και τον άφησα εκεί. |
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>Thomas Tilly & Jean-Luc Guionnet/Stones, air, axioms (Circum Helix)< Die Verbindung von Architektur und Klang wurde oft und intensiv erforscht, mit der Klangkunst gibt es sogar eine ganze Kunstform, die in diese Richtung wirkt. Tilly und Guionnet sind die Sache fast wissenschaftlich-akribisch angegangen: In der Kathedrale von Portiers wurden zunächst räumliche Messungen durchgeführt, um die Verhältnisse verschiedener Gebäudeteile zueinander zu bestimmen. Dann wurden im Gebäude atmosphärische Aufnahmen gemacht und zu guter Letzt wurde schließlich die Orgel bedient, um strahlend-kräftige Cluster zu produzieren. In der Mischung und Montage der Klänge wurden die räumlichen Proportionen als Ordnungsschema angewendet. Heraus gekommen ist statisch-mächtige, zum Teil sehr reduzierte Klangwelt, die nur in ganz kleinen Schritten dynamische Bewegungen vollzieht. Das Eintauchen in die Schattierungen der Sounds ist die echte Herausforderung. One of the most striking things about medieval stone cathedrals is the massive volume of air that is encased in their naves. Upon entering one of these cathedrals, you feel the air pressure enveloping you with a stunningly present stillness. Any sound adds to this feeling, as you become increasingly aware of the physical parameters of the space as the sounds reverberate around it. Thomas Tilly & Jean-Luc Guionnet set out to measure the sonic detail and reverberance of the Cathédrale St. Pierre in Poitiers, France, paying particular attention to the standing waves that the long parallel walls of the nave generate. They used only the sound of the organ, a white-noise and sine-wave generator, and the natural echo of the space as their instrumentation, and set about mapping the sound of the space from various Poumons de pierre. Improjazz,2012 L’enregistrement obéit à un dispositif complexe, décrit dans le livret, basé sur un arpentage de la cathédrale St Pierre de Poitiers et des expériences acoustiques faites avec l’orgue et un générateur de bruit blanc. Jean-Luc Guionnet continue ainsi une série d’expériences sonore in vivo, celle menée par exemple en 2004 à la gare de Lille-Flandres (Inscape MonotypeRec mono 019) et rééditée ensuite au festival Météo dans un garage automobile. Dans ces deux tentatives, Guionnet et Eric La Casa compo-saient une pièce en temps réel à partir des captations sonores réalisées par des micros disposés dans le lieu. Les activités humaines fournissaient la plus grande part du matériau sonore. Ici c’est la pierre elle-même, la structure du bâtiment vide qui est donné à entendre. Conçue pour « élever la voix et la musique », disent les deux musiciens, cette structure est interrogée, par la raison mathématique et par le sens de l’ouïe, hors musique et hors voix, pour faire entendre son propre discours pourrait-on dire. Qu’est-ce que la cathédrale impose à la voix qui s’y élève, comme « les câbles et les codes » le font aujourd’hui ? Improv Sphère, 2012 Grande figure des musiques nouvelles en France, Jean-Luc Guionnet ne cesse de surprendre. A chaque projet, un nouvel univers surgit. Des duos toujours plus radicaux (avec Eric Cordier, Seijiro Murayama, Toshimaru Nakamura), des projets free jazz au-delà du free (return of the new thing, the ames room), et des solos d'orgue incroyables... Pour ce projet avec le jeune musicien nantais Thomas Tilly (plutôt spécialisé dans les field-recordings, notamment sous-marins), intitulé, très adéquatement, Stones, Air, Axioms, le duo JLG&TT propose d'explorer les possibilités d'interaction entre le son et l'architecture. Touching extremes, 2012 A series of mathematic calculations lies at the basis of Stones Air Axioms, a recording born in St.Pierre’s Cathedral, Poitiers. Tilly and Guionnet measured distances and estimated precise points for huge waves coming from the church’s organ to resonate in union with a white noise generator. Given the complexity of the explanations read in the booklet I was expecting more in terms of sheer sensation and emotional response, for organ drones can work wonders if taken in the right doses at the right moment. Yet what you find here sounds somewhat rough, undeniably firm (whamming clusters shaking the atmosphere a bit), obviously designed to exploit the pure power of the originating instrument while various types of smaller acoustic events coexist. This means that, while most probably a direct experience would be next to intimidating (low frequencies abound throughout, and they punch hard), the definitive version contained by this disc appears as a certification of the experimentation rather than something destined to stay, with all the implications that one could imagine as far as psychological effects and impact on the memory are concerned. Surely those who in 2010 attended the MicroClima Festival – the event for which the piece was created – have clearer ideas and retain flashes of deep impression in the mind, however at the fourth consecutive listen I still haven’t managed to determine the level of indispensableness of this release. Which may even be a good sign. Guts of Darkness, 2012 Méditation post-moderne. Concentration néo-contemporaine. Prière numérique. Plein dans la cathédrale, Guionnet et Tilly s’amusent à faire ricocher le son sur les murs, bouffant l’espace des voûtes, en hauteurs, remplissant claveaux, s’arc boutant, en profondeur, sur les bords ; l’écho naturel, relief concave, amplifie un orgue. L’orgue c’est terrible. Guionnet qui fait de l’orgue, ça troue le cul. Drone discret, oscillation des harmonies s’entrechoquant, épaisseur. Tilly s’occupe des proportions, de la géométrie : des infrasons, suprasons, étalonnage, mesure sonique, pluie de fréquence numérique. Ca ressemble à du drone, discret, oscillation des chiffres s’entrechoquant, minceur. L’ensemble ressemble à une courbe dans un cube, à un tracé rigoureux millimétrique au laser d’une sphère plasmique : l’impression d’avoir la tête dans le cosmos mais du point de vue des atomes, pris dans les vents solaires, le rayonnement des galaxies circulaires, avant de heurter brutalement les murs de pierres ; retour sur terre. Une bille qui rebondirait un peu plus à chaque contact, prisonnière d’un espace clos ; le souffle du vent s’engouffrant dans une tour perturbée par les émanations électromagnétiques des machines. C’est la Grande Conquête Divine par une armée de software aux lignes de commandes minimalistes. Scrapyard forecast, 2012 One needn't read past the first page of the booklet included with Stones Air Axioms, unless looking for an overly complicated summarization of the sounds within, greatly muddying what is a perfectly captivating stand-alone listen. On the first page we're given brief insight into the acoustical importance of cathedrals and their architecture, and how the two relate to sound, and that the work herein is a product of informal acoustic experiments that Tilly and Guionnet did in the St Pierre Cathedral using an organ, sound generator and recorders.Although the word "experiment" brings to mind "experimental", which this album undoubtedly is, it's also indicative of a lack of attention to artistic form (like some of the "sound mapping" material I've heard, which, ironically, isn't actually all that interesting to listen to). Luckily, Tilly and Guionnet's sonic experiments are quite rich in their form, materializing as both short and long organ bellows coupled with high and low generated frequencies and other "disturbances". There is a sensitivity to the sounds and a definite ear for minimalism that only seasoned musicians working in this field would have, and along with whatever practical/analytical information these two derived from their experiments, they should at very least be happy with this fine album. Just Outside, 2012 Intriguing idea--Thomas Tilly (whose recording of insect sounds from a year or two ago I was so taken with), has here, in collaboration with Guionnet, sought to "measure" the interior of the St. Pierre Cathedral in Poitiers using the amplitudes of organ-generated sounds as yardsticks. The theoretics are complicated enough that I haven't nearly the ability to go into them, but suffice it to say that I envisage the organ somehow "shooting" sonic rays into the apses, naves and chapels of the structure and being duly recorded by Tilly as they describe the space they traverse and the forms they encounter.Is it silly to say that it sounds good? Well it does, as much as I'd have to guess that the effect would be multiplied in situ. The organ tones are garrulous, visceral, often sounding as if sourced from organs of the more corporeal kind. The first track is brutal, the sonic barrage caroming off the wall (possibly doing damage!) while the second subsides into smoky whispers, occasionally flushed out with large, groaning heaves. The third is more acidic, harsh, the piercing tones scouring the columns, peeling varnish form the old canvases, while the finale strays furthest from overtly organ-related sounds, including clanks, whistles, rubbings and such, though largely overlaying a deep, rich drone. It's huge and full; again, one can only imagine being enveloped in these tones. A fine recording. I haven't been very keen on a lot of releases from this label--this is by far the best I've heard. A closer listen, 2012 In their introduction to Stones Air Axioms, Thomas Tilly and Jean-Luc Guionnet refer to the air volume of a cathedral as being “enclosed and defined by stone”. This album reflects their attempt to map and reflect the sonic architecture of St. Pierre Cathedral in Poitiers. The organ is used as a sound generator instead of a traditional instrument; sine waves are added as accompaniment; white noise and silence interject at regular intervals. Stones Air Axioms is an experimental work in the purest sense, conducted with theories, measurements, and the collation of raw data. The line drawings indicate that it may also have been great fun to prepare. All about Jazz, 2012 If as they say, "writing about music is akin to dancing about architecture," then what is performing music about architecture akin to? Drawing? Maybe. Le son du grisli, 2012 Passé d’un instrument à vent à un autre, Jean-Luc Guionnet s’adonne ici à l’orgue – celui de la Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, dont la tuyauterie paraît faite de geysers fontaine et gazeux. L’effet des notes projetées sur l’architecture et leur agencement par Thomas Tilly forme un disque qui raconte le parcours de propulsions au son de drones, oscillations, vacillations, rondes mécaniques, ronflements, sirènes… Qui aime se perdre en labyrinthe pourra aussi chercher à en apprendre sur l’étude du site et les mesures qui ont présidé à la conception de ces quatre pièces. Revue & Corrigée, 2012 L'on connaissait Thomas TILLY pour ses enregistrements en extérieur, concentrés sur les sons environnementaux. Bien souvent à l'œuvre en solo ou en groupe avec L'échelle de Mohs, il s'associe ici à Jean-Luc Guionnet portant sa casquette d'expérimentateur sonore in-situ (en opposition à celle de saxophoniste). On l'a déjà connu sur des expériences semblables, chez Shambala records et son projet "Tore" avec Eric Cordier, à l'orgue enregistré en église sur "Pentes" paru chez A Bruit Secret, ou encore avec le même Eric Cordier sur le label allemand Selektion, avec le projet "Synapses". Pistes qui nous emmènent doucement vers la présentation de ce "Stones, air, axioms". Trois mots qui résonnent comme les recherches effectuées et retranscrites sous forme de quatre pièces. "Stones", pour la pierre et donc le côté "in-situ" de l'œuvre, à savoir la Cathédrale Saint Pierre de Poitiers. "Air" pour l'étude sur la circulation et la vitesse des sons naturels et ondes créés par l'orgue. "Axioms" pour les contraintes sonores indubitables de l'édifice. Cette partie que l'on nommerait "étude" a fait l'objet de mesures précises, savantes et scientifiques par rapport à l'espace. Ces mesures ont été relevées par les deux protagonistes. La partie composition et prises de sons entre les mains de Thomas. Jean-Luc lui, n'a pu s'empêcher de tester les sonorités de l'orgue en place, comme il l'avait fait en l'église de Notre Dame des champs, Paris 15ème, sur le disque "Pentes" dont on parlait plus haut. Moins reconnaissable dans ses sonorités qu'on lui octroie, l'orgue a aussi servi à l'étude de la vitesse des sons dans l'architecture pour le secouer dans sa dépendance à celui-ci. Le résultat est on ne peut plus encourageant et donne lieu à de longues plages de fréquences ondulantes. La matière grise se met en route et laisse vite place aux imaginations les plus variées. Et soulèvent quelques questions de l'ordre de la kinésique. Effectivement le moindre déplacement dans la pièce où est diffusée ce disque altère l'écoute de celui-ci. Et ouvre des possibilités infinies. Et donc pour ma part, les deux architectes sonores ici présents ont réussi leur coup de façon admirable. Sound of Music, 2012 Luft, kyrkorum, materia, material, avstånd, volym. Det här ljudverket har flera utgångspunkter. Först konceptuellt. En tanke hur kommunikation idag är digital, men tidigare hade andra effektiva rum. Kyrkorummet var gjort för mässa, predikan, begrundan, meddelanden. En luftkropp omsluten av sten. Paris Transatlantic, 2012 As my pal Jean-Luc Guionnet is something of a renaissance man, equally at home drawing, painting and copiously annotating one of his many books of philosophy as he is making music, this particular project must have been right up his street. Or up his organ loft, as it were, as Stones, Air, Axioms is a site-specific project based on and commissioned to be performed in the basilica of Saint-Pierre et Saint-Paul in Poitiers. Like medieval masons, JLG and fellow sound artist Thomas Tilly set about measuring the distances between the organ and the supporting pillars of the building, and used them to calculate the frequencies of the standing waves, which Guionnet plays on the venerable François-Henri Clicquot instrument (details galore on Wikipedia if you're an Organ Morgan) and Tilly on a sinewave generator. The measurements are also used to calculate durations in the four movements that make up the work, with "silences" filled up with filtered recordings of the empty cathedral itself. The result is a splendidly austere assemblage of drones and tones punctuated by occasional cluster blasts on the organ and the pale whines of Tilly's sinewaves. It must have been awfully impressive in situ, but sounds pretty damn good in my front room too. Monsieur délire, 2012 Les pierres d’une cathédrale; l’air qu’elle contient et qui véhicule les ondes sonores; enfin, les axiomes mathématiques permettant de calculer l’emplacement et les conditions des ondes stationnaires dans ce volume. Voilà les bases de l’œuvre de Thomas Tilly et de Jean-Luc Guionnet. L’orgue de la cathédrale sert de source sonore. Pour le reste, nous sommes en présence d’un jeu de positionements des micros dans l’enceinte, de montage et d’ajouts de silences cathédraux traités, de bruit blanc et d’ondes sinusoïdales. Lente et formelle dans ses deux premiers mouvements, l’œuvre devient complexe et prenante dans les deux derniers. Moins aride que les autres disques d’orgue de Guionnet. Free Jazz blog, 2012 On this album Guionnet plays the church organ in the St Pierre Cathedral of Poitiers in France. Thomas Tilly made all the measurements and composition to ensure the full acoustic possibilities of the space inside the cathedral. It is minimalist and drone-like at times, with spectacular outbursts to counterbalance the silence. |
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>Thomas Tilly & Jean-Luc Guionnet/Stones, air, axioms (Circum Helix)< Die Verbindung von Architektur und Klang wurde oft und intensiv erforscht, mit der Klangkunst gibt es sogar eine ganze Kunstform, die in diese Richtung wirkt. Tilly und Guionnet sind die Sache fast wissenschaftlich-akribisch angegangen: In der Kathedrale von Portiers wurden zunächst räumliche Messungen durchgeführt, um die Verhältnisse verschiedener Gebäudeteile zueinander zu bestimmen. Dann wurden im Gebäude atmosphärische Aufnahmen gemacht und zu guter Letzt wurde schließlich die Orgel bedient, um strahlend-kräftige Cluster zu produzieren. In der Mischung und Montage der Klänge wurden die räumlichen Proportionen als Ordnungsschema angewendet. Heraus gekommen ist statisch-mächtige, zum Teil sehr reduzierte Klangwelt, die nur in ganz kleinen Schritten dynamische Bewegungen vollzieht. Das Eintauchen in die Schattierungen der Sounds ist die echte Herausforderung. One of the most striking things about medieval stone cathedrals is the massive volume of air that is encased in their naves. Upon entering one of these cathedrals, you feel the air pressure enveloping you with a stunningly present stillness. Any sound adds to this feeling, as you become increasingly aware of the physical parameters of the space as the sounds reverberate around it. Thomas Tilly & Jean-Luc Guionnet set out to measure the sonic detail and reverberance of the Cathédrale St. Pierre in Poitiers, France, paying particular attention to the standing waves that the long parallel walls of the nave generate. They used only the sound of the organ, a white-noise and sine-wave generator, and the natural echo of the space as their instrumentation, and set about mapping the sound of the space from various Poumons de pierre. Improjazz,2012 L’enregistrement obéit à un dispositif complexe, décrit dans le livret, basé sur un arpentage de la cathédrale St Pierre de Poitiers et des expériences acoustiques faites avec l’orgue et un générateur de bruit blanc. Jean-Luc Guionnet continue ainsi une série d’expériences sonore in vivo, celle menée par exemple en 2004 à la gare de Lille-Flandres (Inscape MonotypeRec mono 019) et rééditée ensuite au festival Météo dans un garage automobile. Dans ces deux tentatives, Guionnet et Eric La Casa compo-saient une pièce en temps réel à partir des captations sonores réalisées par des micros disposés dans le lieu. Les activités humaines fournissaient la plus grande part du matériau sonore. Ici c’est la pierre elle-même, la structure du bâtiment vide qui est donné à entendre. Conçue pour « élever la voix et la musique », disent les deux musiciens, cette structure est interrogée, par la raison mathématique et par le sens de l’ouïe, hors musique et hors voix, pour faire entendre son propre discours pourrait-on dire. Qu’est-ce que la cathédrale impose à la voix qui s’y élève, comme « les câbles et les codes » le font aujourd’hui ? Improv Sphère, 2012 Grande figure des musiques nouvelles en France, Jean-Luc Guionnet ne cesse de surprendre. A chaque projet, un nouvel univers surgit. Des duos toujours plus radicaux (avec Eric Cordier, Seijiro Murayama, Toshimaru Nakamura), des projets free jazz au-delà du free (return of the new thing, the ames room), et des solos d'orgue incroyables... Pour ce projet avec le jeune musicien nantais Thomas Tilly (plutôt spécialisé dans les field-recordings, notamment sous-marins), intitulé, très adéquatement, Stones, Air, Axioms, le duo JLG&TT propose d'explorer les possibilités d'interaction entre le son et l'architecture. Touching extremes, 2012 A series of mathematic calculations lies at the basis of Stones Air Axioms, a recording born in St.Pierre’s Cathedral, Poitiers. Tilly and Guionnet measured distances and estimated precise points for huge waves coming from the church’s organ to resonate in union with a white noise generator. Given the complexity of the explanations read in the booklet I was expecting more in terms of sheer sensation and emotional response, for organ drones can work wonders if taken in the right doses at the right moment. Yet what you find here sounds somewhat rough, undeniably firm (whamming clusters shaking the atmosphere a bit), obviously designed to exploit the pure power of the originating instrument while various types of smaller acoustic events coexist. This means that, while most probably a direct experience would be next to intimidating (low frequencies abound throughout, and they punch hard), the definitive version contained by this disc appears as a certification of the experimentation rather than something destined to stay, with all the implications that one could imagine as far as psychological effects and impact on the memory are concerned. Surely those who in 2010 attended the MicroClima Festival – the event for which the piece was created – have clearer ideas and retain flashes of deep impression in the mind, however at the fourth consecutive listen I still haven’t managed to determine the level of indispensableness of this release. Which may even be a good sign. Guts of Darkness, 2012 Méditation post-moderne. Concentration néo-contemporaine. Prière numérique. Plein dans la cathédrale, Guionnet et Tilly s’amusent à faire ricocher le son sur les murs, bouffant l’espace des voûtes, en hauteurs, remplissant claveaux, s’arc boutant, en profondeur, sur les bords ; l’écho naturel, relief concave, amplifie un orgue. L’orgue c’est terrible. Guionnet qui fait de l’orgue, ça troue le cul. Drone discret, oscillation des harmonies s’entrechoquant, épaisseur. Tilly s’occupe des proportions, de la géométrie : des infrasons, suprasons, étalonnage, mesure sonique, pluie de fréquence numérique. Ca ressemble à du drone, discret, oscillation des chiffres s’entrechoquant, minceur. L’ensemble ressemble à une courbe dans un cube, à un tracé rigoureux millimétrique au laser d’une sphère plasmique : l’impression d’avoir la tête dans le cosmos mais du point de vue des atomes, pris dans les vents solaires, le rayonnement des galaxies circulaires, avant de heurter brutalement les murs de pierres ; retour sur terre. Une bille qui rebondirait un peu plus à chaque contact, prisonnière d’un espace clos ; le souffle du vent s’engouffrant dans une tour perturbée par les émanations électromagnétiques des machines. C’est la Grande Conquête Divine par une armée de software aux lignes de commandes minimalistes. Scrapyard forecast, 2012 One needn't read past the first page of the booklet included with Stones Air Axioms, unless looking for an overly complicated summarization of the sounds within, greatly muddying what is a perfectly captivating stand-alone listen. On the first page we're given brief insight into the acoustical importance of cathedrals and their architecture, and how the two relate to sound, and that the work herein is a product of informal acoustic experiments that Tilly and Guionnet did in the St Pierre Cathedral using an organ, sound generator and recorders.Although the word "experiment" brings to mind "experimental", which this album undoubtedly is, it's also indicative of a lack of attention to artistic form (like some of the "sound mapping" material I've heard, which, ironically, isn't actually all that interesting to listen to). Luckily, Tilly and Guionnet's sonic experiments are quite rich in their form, materializing as both short and long organ bellows coupled with high and low generated frequencies and other "disturbances". There is a sensitivity to the sounds and a definite ear for minimalism that only seasoned musicians working in this field would have, and along with whatever practical/analytical information these two derived from their experiments, they should at very least be happy with this fine album. Just Outside, 2012 Intriguing idea--Thomas Tilly (whose recording of insect sounds from a year or two ago I was so taken with), has here, in collaboration with Guionnet, sought to "measure" the interior of the St. Pierre Cathedral in Poitiers using the amplitudes of organ-generated sounds as yardsticks. The theoretics are complicated enough that I haven't nearly the ability to go into them, but suffice it to say that I envisage the organ somehow "shooting" sonic rays into the apses, naves and chapels of the structure and being duly recorded by Tilly as they describe the space they traverse and the forms they encounter.Is it silly to say that it sounds good? Well it does, as much as I'd have to guess that the effect would be multiplied in situ. The organ tones are garrulous, visceral, often sounding as if sourced from organs of the more corporeal kind. The first track is brutal, the sonic barrage caroming off the wall (possibly doing damage!) while the second subsides into smoky whispers, occasionally flushed out with large, groaning heaves. The third is more acidic, harsh, the piercing tones scouring the columns, peeling varnish form the old canvases, while the finale strays furthest from overtly organ-related sounds, including clanks, whistles, rubbings and such, though largely overlaying a deep, rich drone. It's huge and full; again, one can only imagine being enveloped in these tones. A fine recording. I haven't been very keen on a lot of releases from this label--this is by far the best I've heard. A closer listen, 2012 In their introduction to Stones Air Axioms, Thomas Tilly and Jean-Luc Guionnet refer to the air volume of a cathedral as being “enclosed and defined by stone”. This album reflects their attempt to map and reflect the sonic architecture of St. Pierre Cathedral in Poitiers. The organ is used as a sound generator instead of a traditional instrument; sine waves are added as accompaniment; white noise and silence interject at regular intervals. Stones Air Axioms is an experimental work in the purest sense, conducted with theories, measurements, and the collation of raw data. The line drawings indicate that it may also have been great fun to prepare. All about Jazz, 2012 If as they say, "writing about music is akin to dancing about architecture," then what is performing music about architecture akin to? Drawing? Maybe. Le son du grisli, 2012 Passé d’un instrument à vent à un autre, Jean-Luc Guionnet s’adonne ici à l’orgue – celui de la Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, dont la tuyauterie paraît faite de geysers fontaine et gazeux. L’effet des notes projetées sur l’architecture et leur agencement par Thomas Tilly forme un disque qui raconte le parcours de propulsions au son de drones, oscillations, vacillations, rondes mécaniques, ronflements, sirènes… Qui aime se perdre en labyrinthe pourra aussi chercher à en apprendre sur l’étude du site et les mesures qui ont présidé à la conception de ces quatre pièces. Revue & Corrigée, 2012 L'on connaissait Thomas TILLY pour ses enregistrements en extérieur, concentrés sur les sons environnementaux. Bien souvent à l'œuvre en solo ou en groupe avec L'échelle de Mohs, il s'associe ici à Jean-Luc Guionnet portant sa casquette d'expérimentateur sonore in-situ (en opposition à celle de saxophoniste). On l'a déjà connu sur des expériences semblables, chez Shambala records et son projet "Tore" avec Eric Cordier, à l'orgue enregistré en église sur "Pentes" paru chez A Bruit Secret, ou encore avec le même Eric Cordier sur le label allemand Selektion, avec le projet "Synapses". Pistes qui nous emmènent doucement vers la présentation de ce "Stones, air, axioms". Trois mots qui résonnent comme les recherches effectuées et retranscrites sous forme de quatre pièces. "Stones", pour la pierre et donc le côté "in-situ" de l'œuvre, à savoir la Cathédrale Saint Pierre de Poitiers. "Air" pour l'étude sur la circulation et la vitesse des sons naturels et ondes créés par l'orgue. "Axioms" pour les contraintes sonores indubitables de l'édifice. Cette partie que l'on nommerait "étude" a fait l'objet de mesures précises, savantes et scientifiques par rapport à l'espace. Ces mesures ont été relevées par les deux protagonistes. La partie composition et prises de sons entre les mains de Thomas. Jean-Luc lui, n'a pu s'empêcher de tester les sonorités de l'orgue en place, comme il l'avait fait en l'église de Notre Dame des champs, Paris 15ème, sur le disque "Pentes" dont on parlait plus haut. Moins reconnaissable dans ses sonorités qu'on lui octroie, l'orgue a aussi servi à l'étude de la vitesse des sons dans l'architecture pour le secouer dans sa dépendance à celui-ci. Le résultat est on ne peut plus encourageant et donne lieu à de longues plages de fréquences ondulantes. La matière grise se met en route et laisse vite place aux imaginations les plus variées. Et soulèvent quelques questions de l'ordre de la kinésique. Effectivement le moindre déplacement dans la pièce où est diffusée ce disque altère l'écoute de celui-ci. Et ouvre des possibilités infinies. Et donc pour ma part, les deux architectes sonores ici présents ont réussi leur coup de façon admirable. Sound of Music, 2012 Luft, kyrkorum, materia, material, avstånd, volym. Det här ljudverket har flera utgångspunkter. Först konceptuellt. En tanke hur kommunikation idag är digital, men tidigare hade andra effektiva rum. Kyrkorummet var gjort för mässa, predikan, begrundan, meddelanden. En luftkropp omsluten av sten. Paris Transatlantic, 2012 As my pal Jean-Luc Guionnet is something of a renaissance man, equally at home drawing, painting and copiously annotating one of his many books of philosophy as he is making music, this particular project must have been right up his street. Or up his organ loft, as it were, as Stones, Air, Axioms is a site-specific project based on and commissioned to be performed in the basilica of Saint-Pierre et Saint-Paul in Poitiers. Like medieval masons, JLG and fellow sound artist Thomas Tilly set about measuring the distances between the organ and the supporting pillars of the building, and used them to calculate the frequencies of the standing waves, which Guionnet plays on the venerable François-Henri Clicquot instrument (details galore on Wikipedia if you're an Organ Morgan) and Tilly on a sinewave generator. The measurements are also used to calculate durations in the four movements that make up the work, with "silences" filled up with filtered recordings of the empty cathedral itself. The result is a splendidly austere assemblage of drones and tones punctuated by occasional cluster blasts on the organ and the pale whines of Tilly's sinewaves. It must have been awfully impressive in situ, but sounds pretty damn good in my front room too. Monsieur délire, 2012 Les pierres d’une cathédrale; l’air qu’elle contient et qui véhicule les ondes sonores; enfin, les axiomes mathématiques permettant de calculer l’emplacement et les conditions des ondes stationnaires dans ce volume. Voilà les bases de l’œuvre de Thomas Tilly et de Jean-Luc Guionnet. L’orgue de la cathédrale sert de source sonore. Pour le reste, nous sommes en présence d’un jeu de positionements des micros dans l’enceinte, de montage et d’ajouts de silences cathédraux traités, de bruit blanc et d’ondes sinusoïdales. Lente et formelle dans ses deux premiers mouvements, l’œuvre devient complexe et prenante dans les deux derniers. Moins aride que les autres disques d’orgue de Guionnet. Free Jazz blog, 2012 On this album Guionnet plays the church organ in the St Pierre Cathedral of Poitiers in France. Thomas Tilly made all the measurements and composition to ensure the full acoustic possibilities of the space inside the cathedral. It is minimalist and drone-like at times, with spectacular outbursts to counterbalance the silence. |
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>Thomas Tilly/Tô /Cables & Signs ten underwater field recordings (Fissür)< Aquarius Records, 2011 Most of the underwater environmental recordings we're familiar with are of whale songs and Antarctic seals and penguins, but this one takes us to an even more unusual locale: the moat of a medieval castle! How cool is that? The ten tracks on this 55 minute disc consist of material selected by French sound artist Thomas Tilly from about five hours of hydrophonic field recordings he made in the murky green waters of the moat of Sanzay Castle in the west of France. These excerpts represent what Tilly, in his careful listening, found most interesting, a dense buzzing micro-sound world created by the aquatic insects and plants, apparently reacting to the intensity of the summer sunlight on the surface of the water. Aside from some "slight equalisation", he made no electronic treatments or altering edits of the raw recordings; weird as it is, this is what you'd hear if you dunked your head in the moat and gave a long listen! Yet, it SOUNDS quite electronic (something that other nature recordings have prepared us for). They certainly don't sound of organic origin. Buzzing, pulsing, chattering drones. Rhythmic, intriguing. Steady mechanical whirr. Sometimes subtle, sometimes not so subtle. Constant clicking, like the ticks of a Geiger counter. Sudden sharp whines... decay... Even Morse Code like BLEEPS! (Is that a robot rusting away at the bottom of the moat, still emitting sounds? Did a mad scientist once inhabit this castle?). Metamkine, 2010 Attention un disque excellent donc rare, comme il se doit ! Magnifique collection de captations aquatiques qui ouvre sur un univers complètement électronique. Une véritable poétique du sosnore. À rapprocher du "Fathom" de Douglas Quin ou des "Sferics" d'Alvin Lucier. Scala Tympani, 2011 Erigé au treizième siècle sur les terres marécageuses du Poitou, le château de Sanzay n’en finit plus de livrer ses secrets. Entre 1998 et 2003, des fouilles archéologiques avaient permis de découvrir plusieurs tours d’enceinte enfouies dans les douves. Ces mêmes douves, Thomas Tilly (alias Tô, comme la pâte de mil ou l’interjection chère à Homer Simpson) les a patiemment auscultées à l’été 2009, s’adonnant à des recherches d’ordre sonore. Fixant les traces de l’écosystème local à l’aide de micros hydrophoniques, l’enregistrement passe de l’autre côté du miroir et révèle une activité surprenante. Grouillements en tous genres, frictions imperturbables, stridulations râpeuses, micro-battements métronomiques et autres très fines modulations de fréquences sont les manifestations d’une faune subaquatique qui ignore sans doute qu’elle est placée sous écoute. Parades nuptiales ou décryptage de câbles diplomatiques, les mystères de la communication entre insectes demeurent impénétrables et intriguent l’auditeur qui a rarement l’occa-sion d’être le témoin de ces échanges. La prise de son est remarquable de détails et on se prend parfois à imaginer que c’est le mouvement brownien des molécules d’eau que l’on entend distinctement, à moins qu’il ne s’agisse de la photosynthèse des algues de surface à la faveur d’un rayon de soleil matinal. Episodiquement, des bruits du monde terrestre franchissent la surface de l’eau ; un lointain vol d’avion, des roucoulements viennent recadrer le paysage sonore et nous rappellent qu’il s’agit là uniquement de field recordings sans retouches. Aride et contemplatif, ce disque capture sans intervenir et, en amplifiant l’imperceptible, fonctionne comme un projecteur braqué sur un monde invisible. The Sound Projector, 2011 Thomas Tilly spent his summer 2009 cavorting about near a castle in France which had a moat. When he got tired of feeding off peeled grapes and stewed figs, he wandered around near said moat and plonked his microphones in the thick green waters to dredge up whatever aural nuggets of fascination might come his way. About five hours of location recordings have been compressed down into this 54-minute CD Cables & Signs (FISSUR ÜR06), with the creator selecting only the choicest moments of clicking, whirring and tiny putt-putt noises. He is now able to reveal that these are the sounds of water insects and plants, and apart from the editing that has taken place, everything is served up without any intervention or adornment. Some of this is quite compelling stuff and could easily have been mistaken for a contem-porary album of digital mulch, since many of the small and detailed sounds have a fascinating internal rhythm. Revue & Corrigée, 2010 En 1981, Alvin Lucier -génial artiste faisant le lien parfait entre démarche expérimentale et artistique- enregistrait les fréquences radio naturelles émises par la ionosphère, une énergie électromagnétique en liberté autour de la terre que l'on nomme Atmospherics ou Sferics. Ces ondes là, nous entourent, nous traversent mais on ne peut les entendre. Notre système auditif n'est pas assez développé. C'est à l'aide de micro antennes que l'on peut les capter. Il en va un peu de même pour le monde sonore sous-marin. L'hydrophone (un transducteur électroacoustique qui transforme les oscillations acoustiques perçues dans un liquide en oscillations électriques, bref un micro pour l'eau et non pour l'air) serai né au sein de l'armée pour détecter les navires ennemis, donnant ensuite naissance au sonar (par ailleur au centre d'une autre pièce d'alvin Lucier). Là encore, il s'agit de suréquiper l'oreille humaine cependant très réquisitionnée pour déchiffrer ces sons sous-marins et les ficher. On l'appelle ici oreille d'or. Que dirait-elle de ces enregistrements hydrophoniques réalisés dans les eaux des douves d'un château par Thomas Tilly ? Serait-elle capable d'en déterminer les sources ? Ou bien accepterait-elle de quitter les indices pour passer à une écoute réduite considérant la surface de l'eau comme l'équivalent du voile de Pythagore ? Improjazz, 2010 Thomas Tilly a réalisé durant l'été dernier des enregistrements dans l'eau des douves d'un château de l'ouest de la France, captant les sons produits par des plantes et des insectes aquatiques. Les dix plages du cd, de 2 à 10 minutes, sont le résultat d'un choix parmi des enregistrements ni retouchés ni montés. C'est cette pureté qui fait le prix d'une musique qui n'est ni un document ni un artefact. Les sons sont absolument non identifiables, rien d'animal, rien d'aquatique dans ces sons répétitifs. Leur origine est un point d'interrogation, ils viennent d'une structure capable de les produire et qui ne les produit ni pour eux-mêmes ni comme spectacle destiné à un tiers auditeur, encore moins pour son propre plaisir. C'est le principe du field recording, mais ici leur non-articulation et leur nécessité nous donne à entendre la radicalité de la musique improvisée. Thomas Tilly improvise la musique — pas une musique. Il nous désigne comme musique ce qui, sans sa prise de son, resterait inconnu.Des sons d'une extrême élégance, d'une grande richesse sous leur apparent dépouillement. Des sons rendus musique par leur prise de son. Un très grand disque. Vital Weekly, 2010 On a hot day like today I should be outside, trying to find some cool shade, but I have to stay inside and cool it with my old ventilator, which sometimes makes a funny noise. The first time I was playing this CD by Thomas Tilly I wasn’t paying attention enough – hot weather and all that – I thought that it was the ventilator acting up again. Then I studied the liner notes and it turns out that Tilly recorded sounds under water, and although I am not entirely sure, I understand these are the sounds are perhaps from insects and plants and somehow react to the sun shining on the water. These are then recorded and nothing else was done with it, except that we hear it. Its a pretty amazing disc, I must say. The music sounds like electrical charges, decaying motorized objects and such things alike. If you wouldn’t better you could easily think this some sort of conceptual thing about machines, maybe something by Paul Panhuysen. It shares the same minimalist approach of Panhuysen, but then entirely from field recordings. Click like sounds, with some odd changes, if any at all. It doesn’t sound like field recordings at all, and that’s the best thing about it. It stays away from that line of interest of rain and wind sounds but makes a fascinating world of itself. One of the most interesting pieces of work I heard in quite some time. Hard to explain, but you should definitely found our for yourself. Le son du grisli, 2010 Ce qu’il y a de merveilleux avec les field recordings c’est qu’ils ne sont pas faits pour donner un exemple de variété / vérité du monde ni même pour très humblement acter des bruits de la nature. Souvent, les field recordings dévoilent ce que le collectionneur qui les a récoltés a à l’intérieur, même lorsque celui-ci ne touche presque à rien. C’est le cas avec Thomas Tilly (Tô). Au château de Sanzay, il a chaussé des bottes puis a pris l’eau pour enregistrer des bestioles et des plantes. Sait-il au moins les noms des unes et des autres ? Pas sûr. Mais peut-être ; l’important n’est pas là mais plutôt dans ces crépitements plus ou moins rapides, ces mouvements imperceptibles à l’œil nu mais audible si tant est qu’on transporte avec soi le bon matériel amphibie. Après, les enregistrements seront agencés de manière à ce qu’ils formeront un CD agréable à l'écoute : les microcosmes y forment un orchestre que Thomas Tilly dirige (ne dit-il pas qu’il envisage ces captations comme des pièces de musique à part entière ?). Est-ce qu’un grouillement, un ronflement ou une déglutition d’insecte fait partie de la partition ? Et quid des effets sur une herbe ou une tige des mouvements du soleil ? La seule chose sûre, ici, c’est que la symphonie de Cables & Signs vaut bien une messe humaine. Just outside, 2010 And then there's this strange recording. Again, we're dealing with field recordings, here of the hydrophonic variety though were I not so informed, I don't think I'd ever have imagined the source being of an aquatic nature. Recorded in the moat of a castle in western France, what one hears for the most part is clicks--loud, regular, non-insectile-sounding clicks--and strident buzzes. Yes, there's the odd drip to be heard, some background rumble, but the main sound are these very non-organic series of clicks--imagine some plastic credit cards affixed to a bicycle wheel, being strummed by the spokes, the wheel being turned at an exceedingly regular, rapid pace. I take Tilly at his word in the notes that these are, in fact, natural sounds "produced by insects and aquatic plants", but I'd never have guessed it. Even when deeper buzzes appear, they sound less apian than Geiger. Strange world. All this said, how is the disc as a listening experience? Well, not as enjoyable as I'd expect, which is a weird thing to say if these are naturally occurring sounds--why should they be any less enjoyable than, say, wind? My sensory baggage, maybe, but even if I were hearing this in situ, I think I'd be trying to swat it away. But...there is something a bit compelling if you resist that urge, an alien kind of presence, just a discomforting one. The watchfull ear, 2010 So tonight an album of hydrophone recordings. Now before you all run a mile expecting the usual stream of moans from me about just how many underwater albums I seem to get to listen to these days, this one is a little different in that it works more in the Lee Pattersonesque area of recording plant and insect activity in still, perhaps stagnant water rather than capturing the sound of water moving itself. This makes for quite a different album. The disc in question sis named Cables and Signs (Ten underwater field recordings) and is a CD by Frenchman Thomas Tilly-TÔ for the Fissur label. A few years back now I was fortunate enough to be able to spend a couple of hours with Lee Patterson as he recorded the sound of underwater insect life at a lifeless pond somewhere in Derbyshire. The sounds Tilly presents us with on this album are very close to my memories of what we heard on that afternoon. As then I was shocked at the sheer density and variety of sounds to be heard just by placing a hydrophone into the right patch of water, so the music on this new CD confounds our expectations of what we expect to hear on this kind of recording. Etherreal, 2010 En février dernier, nous assistions à la Société de Curiosités à un concert-diffusion de Thomas Tilly (également actif sous le nom de Tô) qui nous présentait son travail en cours. Quelques mois plus tard, voici l’album complet dont nous avions alors un petit aperçu, entièrement composé de field recordings aquatiques. À l’écoute de ce disque, il sera difficile de ne pas penser à la norvégienne Jana Winderen qui s’est fait pour spécialité le field recording de fonds marins, et on pourra se demander ce qui pousse ces artistes à aller chercher ces sons que l’on ne pourrait écouter autrement. |
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>Thomas Tilly/Room field (Magnetic Traces compilation, Swarming)< The watchfull ear, 2010 The disc opens with a piece from Thomas Tilly, Frenchman that works with field recordings in a very malleable manner, using them here as raw materials to mould and shape into a composition rather than as pure untouched representative matter. Room Field was recorded at Tilly’s home and is formed from sounds captured around the place. The recordings are used in a thoroughly vibrant, exciting way however, slipping suddenly from layered abstract details to a raw, highly visceral wrench of heaving dirty electronics and a scream of barely listenable high pitched feedback while a mass of birdsong, presumably recorded in the garden, can be heard underneath it all. Its a powerful, fresh and exciting piece of music that suddenly cuts dead after a little more than five minutes, never then returning. |
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>Tô/Ashes tapes (Dérives compilation, Universinternational)< The watchfull ear, 2009 ..Tô is the nom de plume of Thomas Tilly, whose Ashes Tapes piece here is made from “recordings of several periods of nomadic life in France 05-06″. I am reminded of Xenakis’ Concrete ph here, though it could just be the word Ashes in the title that leads me that way. The music is made of a series of small clicking, popping and crackling sounds underpinned by very quiet deep throbs and piercing digital slithers. Again I am unsure how much of this music is the result of careful composition and how much is just the result of some kind of intimate recording process but I guess it matters not as the nine minute piece works well here. |
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>Tô/Le crock st Laurent (Autum soundscape compilation, Mandorla)< Earslab.org, 2008 Tô is Elaeis Guineensis from France a great field recorder that created weird organic shapes and magnified broken glass-like textures for this piece. Le Crock St Laurent (number seven) is another personal recommended. |
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>Tô/Etazma (Césaré)< La mediathèque.be, 2008 Tô est le nom de scène de Thomas Tilly, musicien français autodidacte. Il présente ici le résultat d'une installation sonore, intitulée Test/Tone , réalisée dans le bâtiment de la Cartonnerie, à Reims. Pendant plusieurs jours, Thomas tilly a enregistré le son du bâtiment, avec des microphones et des capteurs sismiques, en établissant une forme de cartographie sonore, qu'il a ensuite restitué au lieu, diffusé sur un dispositif d'écoute pour dix haut-parleurs. Il a ainsi capté les sons, bruits, vibrations et chants magnétiques des murs, des salles et des corridors, sur le principe des détails agrandis de Bernhard Günter ou des sonic lenses de l'Hafler Trio, c'est à dire en inversant les proportions habituelles de l'environnement sonore et en mettant à l'avant plan ce qui généralement est ignoré, inaperçu. Travail scientifique ou synesthésie, cette démarche de " phonographie urbaine " révèle ce que Tilly nomme lui-même ses " croyances animistes ". Le résultat sonore sur disque devient alors une approche subjective, musicale de l'architecture du lieu. Etazma, c’est un peu Tô « hors les murs », car la musique de Tô était si ancrée à sa terre ; elle avait le goût de terre, on y sentait les matières organiques en profonde reconversion. Etzama, apprend-on, est « composée de captations vibratoires, magnétiques et aériennes, issues de l’installation Test / Tone ». Cette installation est un travail phonographique qui prend pour objet un lieu, la Cartonnerie à Reims, consacré à la diffusion de musiques amplifiées. Les sons captés l’ont été dans l’ensemble du bâtiment, de préférence à travers le filtre des murs. C’est le « résidu » de ces sons qui s’entend ici, fantôme de son qui a traversé la matière. Loin de s’y perdre toujours, il s’en trouve parfois accru, élargi il gagne la densité de la paroi en la faisant toute résonner. Rares sont les échos de voix, plus nombreux sont des drones profonds et vrombissants – jusqu’à l’inquiétude –, grésillant en pointe, en pluie. Thomas Tilly / Tô joue brillamment avec leur ouverture, les fuselant ou les dissipant en la réglant. On voit alors qu’il teste et agrandit leur grain, fait apparaître en fond une nappe blanche de drone réfrigéré ; il est peut-être en train de laisser passer métaphoriquement les grains de sons entre ses doigts, puis, à l’inverse, de les compacter en poignée, comme il le faisait avec sa terre. Earslab.org, 2008 I was first introduced to the sound works of Thomas Tilly, otherwise known as Tô, on myspace. Later, I heard his track 'Le Crock St. Laurent' on the Mandorla Autumn Soundscapes Compilation. Make no illusions about it, Thomas Tilly's sound compositions are absolutely amazing and I've been seeking out his works for some time now. Revue & Corrigée, 2008 Quel plaisir de retrouver le travail de Thomas Tilly, alias Tô, récompensé par la fixation sur cd de son installation "Test/Tone" par le label rémois Césaré (aussi studio de création). Vous avez certainement déjà croisé Thomas Tilly, gaillard de près de deux mètres, baroudeur des musiques environnementales, expérimentales et électroacoustiques. Fruit d'une résidence à la cartonnerie (centre culturel avec des salles de spectacle et studios) et d'une collaboration avec les studios Césaré, dirigés par Christian Sebille, le disque propose de revivre l'installation Test/Tone, espace d'écoute résultant d'une étude du bâtiment de la Cartonnerie. Pièce pour dix hauts parleurs qui reproduit les sons captés en son enceinte, avec une approche sur les vibrations, les champs mégnétiques et les flux de personnes travaillant dans le lieu, nous dit la pochette. On pense à Lionel Marchetti pour le montage, Brandon Labelle pour le travail sur les vibrations et Francisco Lopez pour la gestion du silence et des dynamiques. Belles sonorités, lbel objet et belle consécration. Bref, à découvrir. STNT, 2008 Tô, alias Thomas Tilly est un artiste originaire de Poitiers ayant déjà à son actif plusieurs sorties dont le magnifique "Elaeis Guineensis". Réalisant diverses prestations scéniques en solo ou à travers le groupe l'Echelle de Mohs, il réalise également des installations sonores. Ce "Etazma" s'inscrit dans cette lignée car il est le fruit d'une installation "Test/Tone" réalisée à la Cartonnerie de Reims courant 2007; à savoir un espace dans lequel étaient disposés dix hauts-parleurs diffusant les sons du bâtiment même. Expérience qui devait être intéressante à vivre, le rendu de ce dispositif est donc une pièce de de 22 (petites) minutes offrant une musique aérienne composée de vibrations, champs magnétiques, flux de public ou activités de personnes travaillant sur le lieu. Loin d'être une musique drone ou concrète, Tô préfère varier les ambiances en nous surprenant parfois à travers des crépitements soudains, des sons cycliques ou bien encore des arrêts ou arrivés de sons brusques au milieu d'ambiances hypnotisantes. Au final, un morceau ambiant organique à écouter de préférence à fort volume dans de bonnes conditions afin de profiter au milieu de cette expérience fantomatique. A noter que l'on peut retrouver Tô sur une compilation téléchargeable du net label Mandorla (www.mandorla.com.mx) avec, entre autres, Kim Cascone, Francisco Lopez et Sébastien Roux. |
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>Tô/Elaeis Guineensis (fissür)< Impojazz, 2006 Sons indistincs comme ceux de la vie, indistinction même des enregistrements faits sur le terrain, en Guinée, et des montagnes sonores du studio. Travail de mémoire involontaire ou le musicien laisse son corps agir, bercé par les sons et les souvenirs, cherchant à faire entendre la perte, l'absence de perspective, les plans brouillés comme dans l'énumération que découvre le cd quand on l'ôte du boîtier "clay-childs-pain-devils-water-insects-animism-refugees-noises-healer-spirits-voices-sacred-places fever". Thomas Tilly nous place à l'intérieur sans architecture d'une rumeur musicale grumeleuse, dans un temps bien antérieur à toute construction, dans un laisser-aller que, malgrès son faible niveau et ses caractéristiques sonores bien différentes, on pourrait peut être comparer au laisser aller du free, signe lui d'un débordement des digues. Qu'y avait-il dans les sons avant que toute construction musicale vienne former notre oreille? semble se demander Thomas Tilly. En juillet 2002, le label parisien Evenement invitait le Poitevin Tô au Batofar lors d’une soirée dédiée au label. Tô ouvrait la soirée et fut une excellente surprise, produisant une musique sensible sans le moindre instrument, créant ses sons en direct, captant le bruit de la cire de bougies qui tombe, le ronronnement d’un disque en papier de verre sur une platine vinyle, etc... Sa musique qui comporte un aspect primitif ressemble à une mise en forme de données sonores récoltées par un ethnographe. Pour ce nouvel album, Thomas Tilly est allé en Guinée pour capturer des sons et ambiances naturelles, avec lesquels il compose. |
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>Tô/Memory of(f) (fissür)< Zic boom, 2004 Comme le vent ne quitte jamis la terre, le souvenir ne quitte jamais le lieu. Tant par l'écoute que par la manipulation des objets qui s'y trouvent, Tô impose son corps comme médium à la mémoire. Dans le grenier de son enfance, papiers déchirés, roulements et autres frottements dessinent une présence, dont la tranquilité ne semble troublée que par des crescendos ou saturations qui affirment un lien constant avec l'extérieur : la forêt, un feu, un avion. Tô nous invite à nous poser au coeur de la vibration des matières et affirmant leur vie, il touche à une partie de la nôtre - confirmant, aussi, l'écoute sensation qu'annonçait un artwork placé sous le signe de l'empreinte. Peu importe finalement d'ou vient ce grincement qui se fait presque mélodie, il me rappelle en retour la balançoire de mon enfance. Ce disque met entre parenthèses l'extinction de la mémoire - "memory of(f)" - pour dire la possibilité (la nécessité?) du souvenir. Sans paroles, par les seuls gestes et leurs sons. Du lieu là. Et de Tô qui s'y (re)trouve. |
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>Tô/Untitled (fissür), 2002 Jade webzine, 2002 On ressent l'application et la méthode avec laquelle les concepteurs conçoivent leur musique. Un environnement ou les interférences discrètes et les aspérités sonores, grésillements des instruments et outils détournés de leur fonction première se coordonnent pour former une orchestration sensible, discrète et imprévue. Quatre pièces courtes qui se répandent sur la surface de l'air comme une onde, par ronds concentriques, élargissant leur qualité au long des écoutes. On oscille entre des phases concrètes et de l'expérimentation minimaliste et environnementaliste qui trouvent écho chez les chercheurs de touch, ou encore Francisco Lopez. Une somme de matériaux, droit tirés d'une énumération à la Prévert : pierres, poudre de grès, bouche d'aération,xylo, brosse métallique, téléphone, argile, bille d'acier soumise au joug de samplers et de vinyls préparés, capteurs sonores. Très bon. |
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>Tô/démo, 2001 Jade, 2002 On reproche souvent au jeunes structures de manquer de maturité ou de s'affirmer sur des terrils créatifs maintes fois foulés. Tô, originaire de Poitiers, snobe avec élégance et savoir-faire les poncifs attribués par convention aux premières productions. Bien évidement, le manque de relais locaux quand à la production improvisés les a obligés à monter leur propre label "fissür". Les voir opérer sur scène est un régal; la multitude des instruments mis en oeuvre, les savants agencements, bricolages contribuent à donner un aspect ludique qui prend au delà du concert une allure de performances enfantines, dignent d'un Frederic Le junter...mais avec l'esprit de Voice Crack. Des cellules, des tourne disque préparés, avec des caténaires bidouillés, des fils qui s'entrecoisent viennent déclencher des capteurs et des micros...La musique s'affiche ouvertement dans une lignée minimaliste avec une ouverture environnementaliste chère à Francisco Lopez, sensibilités, sensations de l'existence, petites fêlures sonores, abrasions discrètes. On notera l'éffort apporté à la pochette, constituée de papier de verre (non pas à l'intérieur, comme chez Marclay et les Dustbreeders). A l'opposé de la texture rèche de la pochette, la musique de Tô nous caresse doucement, sans nous heurter. |